L’entreprise et le syndrome Asperger

Entreprise AspergerNos organisations sont en mauvaise santé, ce n’est plus un secret pour personne. Plus un jour ne passe, sans que ce constat ne soit discuté, disséqué, tant dans ses causes que dans ses effets, ni sans que les pratiques hiérarchiques et bureaucratiques en exercice dans de très — trop — nombreuses entreprises ne soient montrées du doigt, et présentées comme les vestiges toxiques des structures qui se sont développées et ont régné en maître dans une période marquée par la révolution industrielle.

De ces analyses ressort généralement un autre constat : nos entreprises sont inadaptées à notre époque hyperconnectée, et, pour survivre, elles doivent de toute évidence se transformer, se réinscrire dans une dynamique d’innovation et renouer avec des valeurs humaines. Pour atteindre ces objectifs, ou du moins progresser dans la bonne direction, les principes et méthodes proposés ne manquent pas. Bien peu, pourtant, ont su faire leurs preuves au-delà des quelques exemples détaillés en boucle à longueur de conférences et d’ateliers. Au nombre des raisons principales de ce qu’on peut qualifier d’aveu d’impuissance, on peut citer, bien sûr, le fait que chaque entreprise est unique, et que le « one size fits all » est voué à l’échec. Il y a également le fait que beaucoup de ces approches sont prescriptives, et que l’on ne peut pas plus plaquer une méthode toute faite sur ce qui doit émerger de manière organique que l’on ne décrète un changement de culture.

Mais, bien que ces raisons soient déterminantes dans l’explication du peu de progrès réalisé dans la transformation des entreprises, il est une question, fondamentale, bien peu abordée à ce jour : regardons-nous l’entreprise sous le bon angle ? Il me semble que bien souvent nous la considérons comme une île, en isolation totale du reste de la société.

Gary Hamel a récemment publié un article intitulé « Top-Down Solutions Like Holacracy Won’t Fix Bureaucracy » (les solutions prescriptives telles que la holacracie ne sont pas des solutions à la bureaucratie), dans lequel il plaide pour l’organisation de hackathons internes pour développer et tester des idées nouvelles au sein de l’entreprise de manière « bottom-up ». L’approche est vertueuse, bien entendu, et souligne l’inefficacité des approches prescriptives. Mais est-il vraiment envisageable de mettre en échec la bureaucratie ?

La bureaucratie est tout autour de nous, dans nos institutions, dans la gouvernance de l’état, dans celle des collectivités, dans l’infrastructure de nos banques… La bureaucratie conditionne et contraint chaque recoin de notre vie privée, de l’accès au logement à l’accès au travail, à la santé, à l’éducation… L’ensemble des mécanismes qui régissent notre société sont profondément empreints de bureaucratie, et, dans ce contexte, chercher à libérer l’entreprise de ses entraves internes sans agir sur le cadre sociétal lui-même équivaut à vouloir vider un bocal au fond de la mer.

De tous les maux dont souffre aujourd’hui l’entreprise, il serait important de distinguer ceux qui, comme la pandémie bureaucratique, touchent tous les aspects des interactions humaines, de ceux qui lui sont propres. Ce n’est pas chose facile, tant les dysfonctionnements de l’ensemble de nos institutions deviennent chaque jour plus apparents. Ce n’est pourtant qu’à ce prix que nous aurons la capacité de faire émerger le chemin de l’évolution vers une entreprise plus humaine, et de traiter, au sein d’une société malade, des organisations encore plus malades.

SI l’on considère l’entreprise comme un organisme, il est frappant de constater à quel point son comportement s’apparente à celui d’un individu atteint de ce qu’on appelait encore récemment le syndrome d’Asperger.

  • Troubles de la communication
    Comment comprendre autrement le fait que, en entreprise, on attende des employés un comportement différent de celui qu’ils ont dans leur vie personnelle ? Comment expliquer le manque d’appel à la créativité, à l’intuition, à la résolution informelle de problèmes qui caractérise tant d’entreprises, alors que ce sont des caractéristiques propres à l’être humain que nous ne cessons de manifester dans notre vie de tous les jours ? Le fossé de plus en plus grand existant entre communication et comportement corporate et nos modes naturels de communication en réseau peut difficilement trouver d’explication autre que pathologique.
  • Troubles de la socialisation
    C’est là un domaine dans lequel on retrouve la plupart des maux desquels on accuse l’entreprise, et dont les symptômes sont étonnamment similaires à ceux manifestés par un Asperger :

    • Résistance au changement (est-il nécessaire de commenter ?)
    • Rigidité comportementale, manque de recours à l’intuition (omniprésence des hiérarchies et des processus)
    • Fixation obsessionnelle sur des domaines spécifiques (financiarisation excessive des objectifs, hyperspécialisation des rôles)
    • Difficulté à comprendre les interactions sociales (inadaptation à la complexité)
    • Difficulté à comprendre les attentes de l’entourage (manque de compréhension des attentes des clients)

Bien entendu, considérer ainsi l’entreprise sous l’angle de l’anomalie fonctionnelle et relationnelle n’apporte bien sûr pas de réponse à l’importante question de changer un modèle de management dépassé, mais nous présente de nouvelles options que nous devons prendre en compte dans notre réflexion sur les maladies dont souffrent les organisations. Comme pour toute maladie mentale grave, nous ne la « traitons » pas, nous ne pouvons généralement pas le faire. Nous devons plutôt agir à la fois sur les symptômes présentés par le patient, afin de les réduire, et sur les relations entre le patient et son environnement, afin de les faciliter.

Le hackathons du management, tels que les suggère Gary Hamel, le management lean, la mise en pratique, à la marge de l’entreprise, du design thinking ou des principes de la wirearchie, sont quelques-unes des méthodes qui peuvent nous aider dans l’atténuation des désordres internes de l’entreprise. Par contre, elles ne tiennent pas compte des deux autres dimensions du problème : assouplir les liens entre l’entreprise et la société, et chercher à résoudre les problèmes bien plus vastes de la société elle-même, problèmes tels que la bureaucratie, et qui ne sont pas propres à l’entreprise. Ces derniers sont des problèmes irréductibles, au-delà de notre portée, et qui, hélas, demanderont bien plus longtemps qu’une vie humaine pour être résolus. Mais comment se fait-il que personne ne pense à réparer les organisations en les considérant depuis le contexte au sein duquel elles se trouvent ?

Imaginez une société dans laquelle les entreprises ne jouent plus un rôle central. Une large part des échanges économiques serait sous la responsabilité de communautés locales et/ou décentralisées. Les relations entre travail et revenu seraient assouplies, permettant aux individus de poursuivre des projets personnels sans être inféodés à une entreprise quelconque. Une utopie ? Plus réellement ; l’économie locale et l’économie pair-à-pair se développent à la vitesse de l’éclair, et il faut de plus en plus compter avec des projets tels qu’Ethereum basés sur l’architecture blockchain, projets qui donnent un sens nouveau à la décentralisation ; le revenu de base universel est sur la table de plus en plus d’états. La prochaine étape, en fait, sera de définir pour l’entreprise un nouveau rôle, qui permettra de bénéficier d’une efficacité développée depuis plus d’un siècle, sans avoir à supporter les préjudices d’une personnalité autistique. C’est là notre principal défi pour les années à venir.

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Organizations and the Asperger Syndrome

Entreprise Asperger

Our organizations are in bad shape, this is no more a secret. No day passes without this statement being discussed, dissected, both by its causes and its effects, nor without someone stigmatizing the hierarchical and bureaucratic practices of many—too many—businesses, and presenting them as toxic vestiges of the structures that flourished and reigned in an era marked by the Industrial Revolution.

Usually, these analysis end with another statement: our organizations are ill-adapted to our hyper-connected era, and, to survive, they evidently need to transform themselves, to reconnect with innovation dynamics and restore human values. To reach these goals, or at least move forward in the right direction, we don’t lack principles and methods. Very few of them, however, have proven their value beyond the few examples we hear from workshops to conferences. Among the main reasons for what we might call a confession of impotence, we can mention the fact that, indeed, every company is unique, and that one-size-fits-all approaches are doomed. We can also also name the fact that many of these methods are prescriptive, and that we can no more apply ready-made recipes to what must emerge organically than we can decree a culture change.

Yet, although these reasons are decisive in explaining how very little progress has been made in organizational transformation, there is a fundamental question we barely address: do we look at organizations under the right angle? Most of the time, it looks like we consider them as islands, insulated from the rest of the society.

Gary Hamel has recently published a paper called “Top-Down Solutions Like Holacracy Won’t Fix Bureaucracy,” in which he pleads for organizing internal hackathons to develop and test novel ideas inside companies in a bottom-up manner. His approach is virtuous, of course, and highlights prescriptive methods’ inefficiency. But can we even envision defeating bureaucracy?

Bureaucracy is surrounding us, in our institutions, in the governance of our states, of our communities, in the infrastructure of our banks… Bureaucracy constraints and influence all and every corner of our private life, from access to housing to access to work, to healthcare, to education… All of the mechanisms that regulate our society are deeply tainted by bureaucracy, and, in this context, trying to free organizations from its internal hindrances without acting at the whole societal level is similar to trying to empty a goldfish bowl on the sea bed.

Among all evils currently crippling organizations, it might be important to distinguish between those, like bureaucratic pandemia, affect all aspects of human interactions, and those that are specific. This isn’t an easy task, as dysfunctions in all of our institutions are becoming more and more apparent. However, this is the only way we will gain the capability to allow for the emergence of the evolutionary path toward more human-centric organizations, and to cure, in the midst of a sick society, even sicker organizations.

If we consider enterprise as an organism, it is striking to see how much its behavior is similar to that of an individual suffering from what we until recently called the Asperger syndrome.

  • Communication disorders
    How else could we consider the fact that, in organizations, employees are supposed to adopt a different behavior from the one they have in their personal life? How may we explain the lack of appeal to creativity, to intuition, to informal problem resolution that characterizes so many businesses, as those are some core characteristics of human beings, that we express and use in our daily life? The ever-larger trench between corporate communication and behavior and our natural modes of networked communication cannot be easily described as other than pathologic.
  • Socialization disorders
    This is a category under which we find most of the evils of which we accuse organizations, and whose symptoms are strikingly similar to those exhibited by Aspergers:

    • Resistance to change (should we further comment?)
    • Behavioral stiffness, lack of recourse to intuition (pervasiveness of hierarchies and processes)
    • Obsessional fixation on specific domains (excessive financialisation, hyper-specialization of roles)
    • Difficulty understanding social interaction (maladjustment to complexity)
    • Difficulty understanding expectations from the neighborhood (lack of understanding of customers’ expectations)

Of course, considering organizations under the harsh light of behavioral and social anomaly doesn’t bring any answer to the important question of how to change a mostly outdated management model, but it brings up new options we have to consider in our thinking about organizational diseases. As it is the case with any sever psychic disease, you don’t “cure” it, you usually can’t. You rather act both on the symptoms the patient exhibits, to reduce them, and on the relationships between the patient and its environment, to ease them.

Managerial hackathons, as Gary Hamel suggests, lean management, practical application of design thinking or of wirearchy’s principle at the edge, are some of the methods that can help in reducing organizations’ internal disorders. However, they don’t deal with the two other dimensions of the problem: taming the bonds between organizations and the society, and tackling the bigger, wider society-wide problems, such as bureaucracy, that do not pertain to organizations by themselves. The latter are wicked problems, far beyond our reach, and that will, alas, require more than a lifetime to be solved. But how is it that nobody actually thinks of fixing organizations (or at least easing their structural problems) by looking at them from the context they are part of?

Imagine a society in which companies do not play the central role anymore. Part of economical exchanges would be under the responsibility of local and/or decentralized communities. The relationships between work and income would be loosened, allowing individuals to pursue personal projects without being enfeoffed to any organization. Utopia? Not anymore; peer-to-peer and local economy is developing at blazing speed, and the rise of blockchain-based projects such as Ethereum is giving a anew meaning to decentralization; unconditional and universal basic income is on the drawing board of more and more states. The next step, in fact, will be to define a new role of organizations, to benefit from an efficiency built over more than a century, without bearing the hassle of dealing with their autistic personality. This, is our main challenge for the years to come.

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Moi, idiot

I Idiot

Je suis un internaute averti. En tant que tel, je suis plutôt connecté, et je cultive régulièrement mes réseaux. Je veux dire, je partage. Je partage des moments de ma vie, comme des photos de ce que j’ai mangé la veille, ou des instants de ma vie quotidienne. Je partage aussi ce que je lis, bon, en fait, comme je lis de moins en moins, je partage d’abord, et je lirai sans doute plus tard. Les widgets de partage ont rendu ça vraiment simple, d’un simple clic, je peux informer mes followers sur ce qui m’intéresse. Ou, du moins, sur ce que j’ai découvert. Je suis quelques marques, juste au cas où elles auraient une forme quelconque de réduction à m’offrir.

Comme je le disais, je cultive mes réseaux, y compris mon réseau professionnel. Régulièrement, je demande à des gens de rejoindre mon réseau sur LinkedIn. Plus il y en a, mieux c’est. Et relier mes comptes sur les médias sociaux me permet de rester actif et de partager encore plus facilement. La présence est importante, elle m’aide à accroitre ma crédibilité.

Je partage, mais me soucie du respect de ma vie privée. J’utilise des bloqueurs de publicité sur mon ordinateur et sur mon iPhone, car je ne veux pas être suivi et envahi par des pubs que je n’ai pas envie de recevoir. Je…

Minute ! Pour toutes ces raisons, tout comme les millions de gens faisant de même, je devrais être appelé un parfait idiot.

La publicité et le mythe de la vie privée

Le respect de la vie privée est, bien entendu, un véritable problème. Pourtant, le modèle publicitaire, aussi défectueux qu’il peut être, qu’il soit orchestré par les agences ou directement par les entreprises, voit ses jours comptés. Depuis longtemps, les grandes entreprises ont appris comment nous présenter et nous vendre ce qu’elles veulent. Le lobbying, le packaging, les pratiques de vente sont quelques-uns des éléments du monde physique qui conditionnent largement ce que nous achetons et consommons.

De plus, les acteurs de l’économie digitale amassent et manipulent les données dans une mesure qui leur permet de connaître sur nous des choses que nous ne soupçonnons même pas. Bien des services que nous utilisons opèrent déjà dans un monde post-publicitaire, compilant de l’information sur nos habitudes les plus banales, acquérant des connaissances sur nos comportements hors ligne. Pire encore, l’Internet des objets encore balbutiant pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. Votre réfrigérateur connait ce que vous mangez, mais saurez vous réellement qui contrôle votre liste de courses ?

L’art perdu de la conversation

Sans doute plus important encore, notre manie de surpartager a occulté la conversation. Au mépris de la nétiquette la plus élémentaire, nous diffusons à la volée notre vie privée sur l’ensemble des canaux sociaux, sans nous soucier de l’intérêt que cela représente pour qui que ce soit. Le message standard de mise en relation sur Linkedin est « je souhaiterais vous ajouter à MON réseau professionnel », aucune mention n’est faite du vôtre. Sur cet Internet de Moi, il n’y a plus de place pour de véritables interactions réciproques. En tant qu’internautes, nous cliquons de plus en plus pour partager, alors que notre attention raccourcit de plus en plus. En tant que clients et consommateurs, nous voulons tout plus vite, moins cher. Dans un état quasi schizophrène, nous exigeons que les entreprises soient à notre écoute, alors qu’en même temps, en tant qu’individus, nous tournons le dos aux conditions propices à l’innovation et aux interactions fructueuses.

Pour paraphraser Winston Churchill, il y eut une époque durant laquelle nous avons donné forme au monde en ligne. Mais à présent, l’internet transforme le monde en une arène de transactions brutales et de visibilité aveugle. Du côté des entreprises, l’inflation globale de nos ego n’est pas sans conséquence. En tant que dirigeants, nous voulons vendre plus, au moindre coût. En tant qu’actionnaires, nous voulons un retour sur investissement le plus rapide et le plus élevé possible. En tant que managers et que leaders, nous voulons les équipes les plus productives possible, les processus les plus efficaces possible. Ces comportements nous conduisent à une grandissante automatisation de ce que nous appelons « interactions », mais qui deviennent en fait des incitations à agir reposant sur des algorithmes, qui à leur tour impliquent réduction d’emplois et moindre capacité d’adaptation.

La ligne entre « Moi, Idiot » et « Moi, Robot » est de plus en plus fine. La Moi-ification grandissante de l’espace conversationnel, tant en ligne que hors ligne, signifie en fait que nous sommes en train de nous démettre de la responsabilité d’affronter la complexité au profit des machines. La première thèse du Cluetrain Manifesto était « les marchés sont des conversations ». Les marchés sont des espaces de négociation, des espaces dans lesquels des flux réciproques de pouvoir et d’autorité prennent place entre les parties prenantes impliquées. Mais lorsque les conversations disparaissent, le besoin de marchés équilibré disparaît également. Des algorithmes seront bientôt capables de décider à notre place ce que nous et ce dont nous avons besoin, rationalisant les transactions le long de processus prédictifs. Nous finirons seuls, au milieu d’une foule connectée.

Un choix critique

Ce proche avenir dystopique n’est pas inévitable, mais nous allons être bientôt confrontés à choix critique. Paradoxalement, alors même que nous nous précipitons tête baissée dans une spirale infernale d’égoïsme high-tech, nous demandons aux entreprises d’assouplir leur structure et de se mettre à notre écoute. NOUS sommes les clients, mais NOUS sommes les entreprises. Il est de notre entière responsabilité de briser ce cercle vicieux, et d’écouter les voix qui nous implorent de développer des relations plus attentionnées. Dans la plupart des cas, la cécité organisationnelle n’est rien d’autre que le reflet de notre incapacité à traiter la complexité avec un état d’esprit ouvert. Ne nous soumettons pas nous-mêmes à l’esclavage de l’obsession actuelle de « délivrer », qu’il s’agit de partager davantage, de mieux prédire, ou de demander plus, mais au contraire reconnectons-nous à notre nature humaine, et renouons de véritables conversations. L’« Internet of Me » est une illusion mortelle, construisons ensemble l’« Internet of Us ».

Image par Shao19 (Own work) CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.

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I, Idiot

I IdiotI am a literate internet user. As so, I am pretty connected, and cultivate my networks on a regular basis. This means, I share. I share bits of my life, such as pictures of what I had for dinner yesterday, or clippings of my daily life. I also share what I read, well, in fact I read less and less, so I share first, and will maybe read later. Sharing widgets have made this quite easy, with a single click, I am able to inform my followers about what interests me. Or, at least, about what I stumbled upon. I follow some brands too, just in case they have some kind of discount for me.

As told, I cultivate my networks, including the professional one. Regularly, I ask people to join my network on LinkedIn. The more, the better. And linking social accounts allows me to stay active and to share even more easily. Exposure is key here, as it helps growing my credibility.

I share, but am conscious about my privacy. I am using some ad blockers on my computer, and on my iPhone, as I don’t want to be tracked and be overloaded by unwanted advertising. I…

Oh, wait! From all of the above, I, and millions of people acting the same, should just be called perfect idiots.

Advertising and the Fallacy of Privacy

Privacy, of course, is a real concern. Yet, as broken as it is, the advertising model, whether driven by agencies or directly by organizations, is seeing its days counted. For long, big companies have learned how to show and sell us what they want. Lobbying, packaging, selling practices, are some of the elements from the physical world that condition what we buy and consume.

Furthermore, actors from the digital economy are gathering and mining data in ways that allow them to know things about us that we don’t even suspect. Many of the services we use already operate in a post-advertising world, gathering information about our most mundane habits, incrementally building knowledge about our offline behavior. Even worse, the rising Internet of Things raises more challenges than it gives answers. Your refrigerator knows what you eat, but will you really know who is in control of your grocery list?

The Lost Art of Conversation

Maybe more importantly, our over-sharing mania has obfuscated conversations. Dismissing the most elementary netiquette, we are now broadcasting our private life on every social channel, without caring if this is of any interest for someone. The standard connection-making message on LinkedIn is “I would like to add you to MY professional network,” there is no mention of yours. On this Internet of Me, there is no more room for genuine reciprocal interactions. As internet users, we more and more click to share, with an ever-shorter attention span. As customers and consumers, we want everything faster, cheaper. In a quasi-schizophrenic state, we are urging organizations to listen to us, while, as individuals, we are stifling the very conditions in which innovation and fruitful interactions can flourish.

To paraphrase Winston Churchill, there was a time when we shaped the online world. But now, the internet is reshaping the world into an arena of brutal transactions and blind exposure. On enterprise side, the overall inflation of our ego isn’t without consequences. As business owners, we want to sell more, as the lowest possible cost. As shareholders, we want the fastest and highest return on investment. As managers and leaders, we want the most productive teams, the most efficient processes. These behaviors head us to a larger automatization of what we still call “interactions,” but are in fact becoming more and more algorithm-based triggers to action, which in turn lead to fewer jobs and less adaptiveness of business.

There is a thinner and thinner line between “I, Idiot,” and “I, robot.” The growing me-ification of the conversation space, both online and offline, means in fact that we are now relinquishing the responsibility of tackling complexity to machines. “Markets are conversations” was the first these of The Cluetrain Manifesto. Markets are spaces of negotiation, spaces where two-way flows of power and authority take place between involved stakeholders. But when conversations vanish, there is no need for balanced markets anymore. Algorithms will soon be able to decide what we need and want in our place, streamlining transactions along predictive processes. We will end up alone, powerless in the middle of a connected crowd.

A Critical Crossroad

This dystopian near future is not inevitable, but we are heading toward a critical crossroad. Paradoxically, at the same time as we are blindly diving into a downward spiral of high-tech egotism, we are asking organizations to loosen their structure and to listen to us. WE are the customers, but WE are the organizations. It is all of our responsibility to break this vicious circle, and to listen to the voices that plea for more caring relationships. In most cases, organizational blindness is nothing but the reflexion of our own inability to deal with complexity with an open mind. Do not let us subjugate ourselves to the present obsession to “deliver,” whether it be by sharing more, predicting more, or requesting more, but let us reconnect with our human nature, and get meaningful conversations going. The Internet of Me is a lethal decoy, let us build the Internet of Us.

Image By Shao19 (Own work) CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.

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Comprendre les carcans sémantiques: comment la science du management entrave la créativité, l’innovation et la réactivité – et comment y remédier

Les réseaux mettent en évidence la culture et la politique de l’organisation

Michael Schrage

Ce billet a été co-écrit avec Jon Husband, et sa version anglaise est disponible sur wirearchy.com

carcanAu fur et à mesure de l’évolution de notre monde en réseaux, les modèles normatifs, comportant des règles pour tout, deviennent de moins en moins efficaces. Face à la complexité et à l’incertitude, nous, leaders, dirigeants et consultants, sommes souvent confrontés à la tentation de retomber dans une logique linéaire de cause-à-effet trop normative. Nous enfilons ainsi, sans même souvent y réfléchir, des carcans sémantiques.

Les carcans sont à l’origine le dispositif par lequel au cours du Moyen Age, on attachait les criminels au pilori. Par extension, « carcan » a dénommé le collier de fer passé au cou des forçats ou celui, en bois, passé au cou du bétail, afin de contraindre leurs mouvements, voire de les immobiliser. De même manière, la sémantique nous entrave.

De nos jours, le discours sous-jacent à la logique, linéaire et normative, de cause-à-effet héritée de la révolution industrielle constitue un véritable carcan. Nous cherchons à savoir comment faire mieux, plus vite, moins cher, à plus grande échelle.

Les modèles créés pour codifier ce « comment faire mieux, plus vite, moins cher » sont quasi exclusivement dérivés de la « science » dominante du management d’aujourd’hui et d’hier. Ces modèles nous ont directement conduits vers les processus modernes, redessinés, optimisés et rationalisés qui nous entourent dans notre vie de tous les jours. Les processus, modèles de compétences, modèles de management et de leadership actuels ont tous pour objectif ce type de comportement orienté vers la performance à court terme.

Ils sont devenus si courants et si largement diffusés que l’on les utilise presque sans y penser. De ce fait, comme ces mots à la mode qui peuvent représenter une idée valable, mais dont le sens s’est dilué en se popularisant et à travers une utilisation dénuée de sens critique, beaucoup de ces modèles ont perdu l’essentiel de leur sens dans notre nouveau contexte.

Ils rivalisent pour attirer l’attention d’utilisateurs potentiels. Et ils ont pour effet inattendu de créer et de faire perdurer des limites à l’action et à l’interaction, limites qui sont autant d’obstacles à l’adaptation, à la réactivité et à la co-création d’innovation dans notre contexte. La phrase « sortir des sentiers battus » (think out of the box) prononcée pour encourager la créativité existe pour une bonne raison.

Pour tout résultat, alors que nous sommes confrontés à la complexité, à l’ambiguïté et à l’incertitude grandissantes, nous sommes sous la coupe d’un modèle mental qui nous exhorte à ignorer la confusion et à nous concentrer sur ce qu’il faut faire pour “gagner”. Je me rappelle un excellent exemple donné par Dave Snowden il y a quelques années, lorsque KPMG (je crois) promettait sur les affiches de “fendre la complexité et atteindre la solution”. Dave, en tant qu’autorité en matière de navigation au sein de la complexité, avait gloussé de dérision face à cette publicité présomptueuse.

La plupart des modèles offrent et promettent une meilleure efficacité organisationnelle – en d’autres termes, de gagner. Ce sont typiquement des combinaisons de “solutions” et de “transformation”, des recettes. Ils sont marquetés en tant que solutions, mais constituent essentiellement des ensembles de motifs observables au sein de contextes présumés stables et/ou répétables.

Plus souvent qu’à leur tour, ils font grand bruit au nom de l’assistance à davantage de réactivité et de capacité à naviguer au sein de la complexité grandissante, mais ne font rien ou presque pour développer ou cultiver une réactivité réelle, flexible et durable.

Mais ne vous y trompez pas. Au cours des 50 dernières années, en Occident (et partout sur terre), nous avons largement bénéficié de la codification et de la modélisation de l’efficacité, panifiant, budgétisant et approfondissant notre compréhension de la psychologie humaine dans le contexte de l’homo economicus.

Les méthodes et modèles du “comment” dominer

Nous avons vécu les derniers feux d’une ère dominée par des conjectures sur la prévisibilité, l’efficacité, la reproductibilité et le contrôle de la qualité, et par la quête permanente de remplacer du travail humain, cher et variable, par des processus et des automatismes permettant de délivrer ces caractéristiques à très grande échelle.

En grandissant et se poursuivant, cette quête du succès fiable et de l’amélioration continue a fini par définir notre époque. Au cours de cette évolution, nous avons pu observer (à travers une pléthore de modèles sémantiquement définis) l’évolution des concepts de la science du management :

  • Division du travail
  • Spécialisation opérationnelle
  • Evaluation et supervision continues
  • Adoption généralisée des métriques
  • Et définition de ce que la performance souhaitable signifiait.

Ces outils (échelles, grilles et matrices sémantiquement définies) ont ainsi explicité divers niveaux génériques de responsabilité, de talents requis et de compétences définies en tant que “comment faire”. Plus récemment, nous avons vu apparaître des tentatives de lever les contraintes imposées par ces conjectures (comme par exemple le Balanced Scorecard, les méthodologies Lean et Agile, etc.).

Néanmoins, l’univers du management reste saturé de méthodes et de modèles du «comment faire» :

  • Pour améliorer l’efficacité
  • Pour exploiter le capital humain
  • Pour mieux s’organiser afin de délivrer de manière plus fiable

Tous les modèles, à tous les niveaux

Il semble aujourd’hui que cette modélisation est devenue tout ce que nous savons et comprenons. Construire et implémenter des modèles est notre manière d’aborder les problèmes et les opportunités. Et relativement rapidement, ils deviennent la recette à suivre, tout en devenant malheureusement de moins en moins adaptés à un environnement de plus en plus complexe. Les dirigeants et les managers veulent savoir “ce qui va marcher” – sans avoir à effectuer le difficile travail de réflexion critique sur la dynamique humaine impliquée dans la cognition, dans l’apprentissage ou dans la communication efficace, et s’attacher à la résolution des problèmes en entretenant un feedback permanent.

Après plus de 75 années de science du management, nous avons forgé nos propres carcans. Nous avons sémantiquement construit les forces qui sont devenues autant d’obstacles à la flexibilité, à la réactivité et à l’innovation. Voici la liste de nos rescriptions actuelles:

  • Des modèles de méthodologies Agiles et Lean qui “fonctionnent”, en opposition à leur utilisation en tant qu’orientation
  • Le modèle organisationnel “unique” qui mène à la véritable performance
  • Des modèles de compétences, des descriptions de poste, de plans de formation et des modèles managériaux fixes
  • Le CV “parfait”
  • Des “recettes” pour la gestion du changement et pour la transformation digitale / organisationnelle

L’adaptabilité durable et la véritable efficacité, dans un environnement où la complexité augmente, semblent insaisissables. Au mieux, nous voyons des améliorations dans la manière dont les choses sont traitées, faites et délivrées, mais elles sont presque toujours fugaces. Ensuite, tout change à nouveau, et adaptabilité et réactivité restent insaisissables. Que se passe-t-il donc ?

La complexité sans la compréhension

Ceci me rappelle le débat, souvent cité, entre l’applicabilité et l’utilité des modèles de Meilleures Pratiques contre ceux de Bonnes Pratiques. En effet, au lieu d’appliquer les meilleures pratiques comme des recettes, les bonnes pratiques impliquent d’explorer des modèles et d’utiliser des principes plus fondamentaux pour comprendre ce qu’il faut faire, pourquoi et comment le faire.

Avant la manie si répandue d’implémenter des systèmes ERP de façon massive et globale (dans un but de standardisation et mettant l’accent sur l’efficacité), au cours des années 80, nous avons de plus en plus entendu parler d’entreprises apprenantes, d’organisations en tant que systèmes humains vivants, et entendu des exemples de réussite concernant des expériences de groupes de travail autogérés et d’autogestion. Pourtant, la grande majorité de ces expérimentations a été écrasée par la déferlante de l’ERP-isation de l’entreprise.

Plus récemment, un intérêt grandissant s’est manifesté pour des concepts tels que la holacratie, prétendument orientée vers l’autogestion, pour les concepts émergents de l’Organisation Dynamique (Responsive Organization) de Microsoft et des Tribus, Guildes et Escouades (Squads, Tribes, Guilds and Agile Organizations) d’Holonomics. Ces nouveaux modèles mettent l’accent sur l’autogestion au sein de structures humaines, mais cherchent à créer un modèle qui puisse être implémenté à travers un ensemble de règles s’appliquant à des conditions nouvelles (des flux d’information et de feedback hyperliés et en réseaux).

Pourtant, alors que ces conditions impactent de plus en plus notre activité dans le contexte de l’entreprise, il n’est guère surprenant que les exemples les plus cités aujourd’hui en termes d’efficacité et d’adaptabilité concernent pour la plupart des entreprises citées il y a 20 ou 25 ans en tant qu’exemples d’entreprises apprenantes autogérées (W.L. Gore & Associates, Semco et une poignée d’autres).

L’univers de l’entreprise devient rapidement de plus en plus complexe. Parallèlement à cette complexité grandissante, se développe également un désir (et un appétit) pour les solutions simples et faciles à implémenter. Cette polarisation est compréhensible. Mais l’ être humain est brouillon, et chacun possède des compétences et des profils cognitifs, psychologiques et émotionnels qui lui est propre. L’homme se réduit difficilement à des modèles standardisés. J’ai le sentiment que la plupart des gens ont réagi à l’invasion des modèles de compétences (par exemple) de la manière dont réagirait quelqu’un à qui on imposerait un carcan… vivable, mais contraignant et inconfortable.

Comprendre et utiliser la complexité

Les réseaux hyper-liés qui nous ont connectés les uns aux autres et permis de nous exprimer, de travailler à haute vois (work out loud), rendent explicite la diversité de perspectives de l’être humain et le désordre qui lui est associé, et ont considérablement amplifié le problème que les modèles de la science du management cherchent à résoudre.

Notre confiance en ces modèles prescriptifs, sémantiquement définis, du « comment » faire, du « comment » réussir la prochaine fois, nous freinent. Je ne crois pas qu’il puisse encore exister de modèle « juste » permettant aux leaders et aux décisionnaires de générer de l’efficacité.

Peut-être, au lieu d’utiliser ces modèles pour essayer de contrôler et de prédire ce que pourront faire des êtres humains en réseau, dans notre quête de d’avantage de flexibilité, de réactivité et de “performance”, devrions-nous chercher à dompter ces activités en cherchant à comprendre la diversité et l’unicité, et en apprenant à fonctionner dans un environnement de plus en plus complexe.

Dave Snowden et ses collaborateurs ont développé le modèle Cynefin il y a une dizaine d’années. Son objectif est d’aider les dirigeants et les managers à naviguer plus efficacement au sein de conditions complexes.

Le modèle Cynefin permet aux dirigeants de voir les choses depuis de nouveaux points de vue, d’assimiler des concepts complexes, et de gérer des problèmes et des opportunités de la vraie vie. (Cynefin, prononcé ku-nev-in, est un mot irlandais signifiant les facteurs multiples dans notre environnement et dans notre expérience qui nous influencent d’une façon que nous ne pouvons pas comprendre). En utilisant cette approche, les leaders apprennent à définir le modèle au moyen d’exemples tirés de l’histoire de leur propre entreprise et de scénarios de son avenir possible. Ceci améliore la communication et aide les dirigeants à comprendre rapidement le contexte dans lequel ils opèrent.

Le modèle répartit les problèmes auxquels les dirigeants font face dans cinq contextes définis par la nature de la relation existant entre la cause et l’effet. Pour quatre d’entre eux – simple, compliqué, complexe et chaotique – les dirigeants doivent diagnostiquer les situations et agir de manière contextuellement correcte. Le cinquième – désordre – s’applique lorsqu’il est impossible de déterminer lequel des quatre autres contextes est prédominant.

«A Leader’s Framework for Decision-Making», Harvard Business Review, novembre 2007

Le modèle Cynefin (ci-dessous), et l’utilisation des possibilités de “faire sens” offertes par la suite logicielle Sensemaker sont essentiels pour aller au-delà des carcans sémantiques incarnés par les modèles de cause-à-effet nous expliquant « comment » faire.

 

Modele cynefin

Le modèle Cynefin nous confronte à une narration différente, à la fois sémantique et syntaxique, de la nature du travail en une époque de conditions en changement permanent et d’information continue. En devenant les utilisateurs réguliers d’un tel modèle, nous comprendrons mieux le type d’activités et de travail auxquels nous avons affaire, et le type de changement qui doit être envisagé.

Du point de vue sémantique, les indicateurs proposés par le modèle Cynefin sont des descriptions des conditions de base et des actions possibles. Au lieu de chercher à réduire – et souvent d’ignorer – la complexité, ces indicateurs ne sont pas des prescriptions mais incitent au contraire à la recherche, à la pensée critique et à l’analyse des possibles. La pensée critique et l’action mèneront ainsi à des réponses efficaces à la complexité, sans présenter de réponses standardisées.

Voici une interprétation simpliste des différents domaines de Cynefin:

  • Simple – un travail / une activité établi et nécessaire, peu susceptible de beaucoup changer, et donc candidat à l’automatisation et / ou à la robotisation.
  • Compliqué – un travail / une activité structuré, mais requérant un perfectionnement, pour lequel les analytiques, la recherché de motifs et l’algorithmisation sur un périmètre défini permettront une amé
  • Complexe – un travail / une activité pour lequel la recherche et l’observation de motifs récurrents, et la décision sur les contraintes à prendre en compte pour clarifier ces motifs offrent des possibilités de stabilisation et d’amélioration continue, et
  • Chaotique (et/ou dés-ordonné) – un domaine dans lequel l’action, l’expérimentation autour de stimuli et de contraintes sont requis pour faire émerger des motifs

De plus, ce modèle ne présente pas de chemin linéaire, prévisible, d’un domaine à l’autre. Il ne donne ni réponse prescriptive, ni approche séquentielle de la manière dont les choses doivent se faire. Sa syntaxe ouverte favorise l’expérimentation, la réflexion oblique, et la compréhension globale des motifs en présence.

Des modèles sémantiques pour donner une ligne directrice, non pour contrôler

Pour déverrouiller les carcans qui entravent notre capacité à nous adapter favorablement aux conditions présentes et futures, nous devons devenir capables de discerner entre les différents domaines définis dans le modèle Cynefin, considérer des approches de la complexité différentes de celles impliquant la complication, des approche de l’inconnu différentes de celles de ce que nous connaissons.

Des modèles tels que Cynefin nous ouvre la voie vers une sémantique nouvelle, et leur syntaxe ouverte nous permet de rester à l’écart des recettes qui étaient à l’honneur dans un environnement prévisible, afin de prototyper et d’appliquer des approches novatrices à “l’efficacité” de l’entreprise.

Bien sûr, ce n’est pas là tâche facile. Mais tandis les modèles à base de recettes, avec leurs ensembles exhaustifs de règles, ont toutes les chances de devenir de moins en moins efficaces au fur et à mesure de l’évolution de notre monde en réseau, nous ne pouvons plus nous réfugier derrière eux par peur de la complexité.

Pour apprivoiser cette peur, et accroître notre potentiel tant individuel que collectif, nous devons commencer à apprendre les fondamentaux d’une nouvelle sémantique, et jouer avec eux selon une nouvelle syntaxe. L’apprentissage et le jeu, et non plus les méthodologies prescriptives, sont la trame de l’amélioration organisationnelle.

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